Vertiges

vers un métissage

Année : 2024
Appel à projet : Festival international de jardins : Jardins de Métis
Thématique
: "Frontières"
Localisation
: Grand-Métis, Canada
Mots cléfs : métissage, vertiges, vertige, frontière, frontières, platelage bois, noir absolu

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Nous sommes à l’aube d’une ère nouvelle dans laquelle l’Humanité s’apprête à se laisser entrer dans un monde où cohabitent intelligence humaine et intelligence artificielle, univers et métavers, une ère du vertige où plus l’on étudie les trous noirs, moins on les comprend,  et plus la théorie du multivers devient crédible et se répand, plus elle nous effraie : cette ère se construit sur une refonte des frontières, provocant le vertige. Ce phénomène se répand dans toutes les disciplines et tous les questionnements qui conditionnent notre quotidien (genre, écologie, études post-coloniales, etc.). Traditionnellement, les frontières délimitent deux entités (espaces ou concepts) de part et d’autre de leur incarnation (spatiales ou mentales) et leur épaisseur souvent étroite, parfois résiduelle, voire invisible n’est pas assez dense ni conséquente pour faire espace, pour faire chose. Dans cette nouvelle ère, les frontières ne seraient-elles pas en train de s’épaissir, de devenir plus profondes, plus sombres, devenant poreuses de l’intérieur ? Les frontières sont en mutation et tendent à devenir des espaces et/ou entités à elles-mêmes, anéantissant l’espoir de devenir poreuses de l’extérieur. Les frontières autrefois fines et passives, deviennent épaisses et actives.

La proposition d’installation incarne les frontières à travers le platelage bois sur lequel les visiteurs peuvent déambuler, et les entités assujetties aux frontières par la végétation (plantes et les fleurs). Plus on avance dans le parcours, plus les frontières s’épaississent jusqu’à d’abord se rejoindre puis devenir encore plus massives et présentes que ce qu’elles séparaient autrefois, renversant ainsi la tendance du plein et du vide, du séparé et du séparateur.

Les fleurs divisées et classées selon leur colorimétrie (au nombre de cinq) en début de parcours, viennent à se mélanger au fur et à mesure que les frontières les englobent.